Noureddine Amir est entré dans la mode comme un militant. Avec conviction et passion. Il n’a pas quitté sa modestie et sa gentillesse mais sa sensibilité extrême, son perfectionnisme et son refus des compromis font de lui un grand artiste.
Son premier geste a été une libération. Même s’il s’est d’abord inspiré des vêtements traditionnels, les vêtements bruts et sobres de ses premiers défilés de haute couture marquaient une rupture nette avec les caftans brodés et dorés de la femme marocaine.
Noureddine Amir utilise le raphia, le feutre, le « bzioui », un voile de laine que produit au compte goutte une dernière communauté de femmes dans un village de montagne, plus récemment l’organza et la soie. Même si son travail tend à l’épure, il n’hésite pas à jouer avec les effets de matière : fils de soie noire pareils à de longs cheveux, sculptures de raphia, voire de métal, soie froissée ou roulottée, broderies…
Ses couleurs fétiches sont le noir et le blanc et les couleurs de terre. Il utilise des teintures savantes et les tatouages au henné et va jusqu’à peindre lui-même ses créations...
Mais c’est avant tout les coupes qui font l’originalité de ses modèles : longues, fluides ou rigides, toujours très structurées. Les silhouettes sont élégantes, presque austères et même hiératiques.
Et les lignes masculines, ne sont pas moins intéressantes…
Certaines créations de Noureddine Amir peuvent évoquer le travail d’Issey Miyake. En tous cas, pour ces deux stylistes, l’architecture du vêtement revêt une importance essentielle. Et la mode devient sculpture.
Les collections de Noureddine Amir sont visibles dans son show room de Marrakech, un lieu à son image : subtil, original et inspiré…
http://www.noureddineamir.com/