mercredi 28 juillet 2010

Yves Saint Laurent et Marrakech


Lorsque Yves Saint Laurent découvre Marrakech en janvier 1967 à l’âge de 33 ans, il en tombe immédiatement amoureux. Cette ville lui rappelle l’Algérie de son enfance et il s’y sent chez lui. Mais c’est surtout un choc esthétique et sensuel. Il dira plus tard « Avant, je n’utilisais que des teintes sombres. Le Maroc est arrivé avec ses couleurs… Celles de la terre et du sable. Mais aussi celles de la rue : les femmes en caftan turquoise, mauve… Et le ciel. » D’après Laurence Benaïm, cette découverte est pour lui une véritable initiation, Marrakech devient sa « capitale de la lumière et du désir ».

Yves Saint Laurent et Pierre Bergé achètent une maison dans les trois jours, le Dar el Hanch (la maison du serpent), au beau-frère de Barbara Hutton. C’est une maison simple et pleine de charme, « les pièces sont comme de petites boîtes, reliées les unes autres par des escaliers miniatures. On descend trois marches, on en remonte quatre », qu’ils décorent avec des objets marocains trouvés dans les souks.

Une petite maison mais toujours pleine à craquer dira Betty Catroux. Yves Saint Laurent y passera désormais trois mois par an et les amis défilent, généralement au moment de Pâques : Thadée Klossowski, Hélène Rochas, Loulou de La Falaise, Clara Saint, Charlotte Aillaud, Fernando Sanchez…

Pierre Bergé se souvient de cette époque extraordinaire : « C’était l’âge d’or. L’Orient. Des dîners merveilleux. Des gens en caftan. Des domestiques, des orchestres dans les jardins. Une atmosphère des mille et une nuits. Nous étions fous de Wagner. On partait dans les champs d’abricots, on faisait des pique-niques lointains… »

mercredi 7 juillet 2010

Un peu de botanique : le bigaradier



Le jardin du Riyad el Mezouar s’orne d’un grand oranger qui est plus précisément un bigaradier ou oranger amer.

Le bigaradier (Citrus aurantium ou citrus bigaradia) est un arbre de la famille des agrumes (rutacées) qui orne traditionnellement les riyads de Marrakech.

L’origine du bigaradier est incertaine : Chine ou Inde de l’est suivant les sources. En tous cas, il semble que les Arabes connaissaient la bigarade dès le Xème siècle et l’utilisaient déjà comme condiment, comme remède, et comme essence. Ils l’ont introduite dès le XIème siècle en Italie, en Sicile et en Espagne. Elle s’est ensuite implantée dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Les Maures le cultivèrent intensivement près de Séville en Espagne, c’est la raison pour laquelle est parfois dénommée orange de Séville.

Le bigaradier est un arbre de 5 à 10 mètres. Ses feuilles sont ovales, luisantes et persistantes avec une épine à l'aisselle des feuilles inférieures.

Les fleurs de notre oranger amer sont blanches, plus grandes que celle de l'oranger doux et sont très odorantes. Notre bigaradier fleurit au mois de mars et le parfum que diffuse ses fleurs dans tout le Riyad est un vrai bonheur...

Le fruit du bigaradier est récolté en décembre. Plus petit que l'orange douce, sa peau est rugueuse et parfois teintée de jaune. Sa chair est acide, peu juteuse, très amère et contient beaucoup de pépins.

En Orient, la bigarade a été utilisée de tout temps par les cuisiniers arabes qui se sont inspirés des Perses.

L’eau de fleur d’oranger est utilisée aussi bien en pâtisserie et pour les entremets qu’en cuisine salée comme l’eau de rose. Les Libanais font le café blanc à base d’eau chaude sucrée ou non selon le goût, et d’eau de fleur d’oranger ; cette boisson est réputée pour son goût incomparable et ses propriétés digestives.


En Occident, la pulpe une fois cuite sert à la fabrication des fameuses confitures anglaises, les « orange marmelades », et des fruits confits. Les languettes d'écorce sont délicieuses confites ou enrobées de chocolat. Les écorces macérées parfument un vin d'orange très délicat.

La bigarade est aussi à l’origine de toutes les recettes dites « à l’orange »., notamment le célèbre canard à l’orange.

En parfumerie, la fleur du bigaradier, très parfumée, sert à la fabrication de l'absolue de fleur d'oranger, de l'eau de fleur d'oranger et de l'essence de néroli.

Les rameaux et les feuilles sont utilisés pour la fabrication de l'essence de petit grain bigarade, une huile essentielle qui parfume nos produits d’accueil.